Torres, le matador rouge
Acheté à prix d'or l'été dernier (37 millions d'euros), Fernando Torres est devenu indispensable à Liverpool. Décisif mardi San Siro face à l'Inter (0-1) et auteur de deux triplés de suite à Anfield, l'Espagnol ne s'arrête plus de marquer et s'est mis le Kop dans la poche.
On lui donnerait le bon dieu sans concession. Avec sa gueule d'ange, ses taches de rousseur et sa frimousse d'adolescent, Fernando Torres a plus l'allure et le look d'un écolier que d'un dangereux serial buteur. Un impitoyable tueur des surfaces qui a fait une nouvelle victime mardi soir à San Siro. Sur la pelouse lombarde, l'Espagnol a pris son temps, laissé espérer les 80 000 spectateurs venus pour l'exploit et finalement frappé au coeur onze interistes d'un enchaînement contrôle - reprise en pivot qui a laissé Julio Cesar impuissant. Le FC Liverpool est en quarts de finale de la Ligue des Champions où il croisera peut-être le fer avec l'un des trois autres pensionnaires de Premier League encore en course.
D'ici là, "El Niño" aura sans doute fait d'autres victimes sur le sol anglais. Auteur de 19 buts en Championnat d'Angleterre en 26 matches disputés (23 titularisations), Fernando Torres a déjà égalé le meilleur total de sa carrière (19 réalisations en Liga lors de la saison 2003/2004). Toutes compétitions confondues, celui que le Kop d'Anfield a rebaptisé "The Kid" en est déjà à 26 buts. Impressionnant. Si bien que les supporters de Liverpool, circonspects lorsqu'il est arrivé l'été dernier, commencent à se demander si Torres n'est pas meilleur que Michael Owen lorsqu'il évoluait avec les Reds.
Acheté à l'Atletico Madrid pour 37 millions d'euros par un Rafael Benitez toujours aussi enclin à renforcer son contingent de joueurs ibériques, Fernando Torres n'a pas trouvé ses marques de suite. Idole de Vicente-Calderon, l'international espagnol a dû faire ses preuves, s'adapter à l'Angleterre et son football plus physique. Néanmoins, le gamin est doué. Il l'a prouvé depuis longtemps. En quelques semaines, il a fait d'Anfield son jardin. Auteur de son premier but avec Liverpool lors de la 3e journée (Chelsea, 1-1), Torres a inscrit quatre réalisations lors de ses onze premières sorties.
Par la suite, la machine s'est emballée. Les dix-huit matches de Premier League suivants ont vu "El Niño" scorer à quinze reprises. Si bien qu'aujourd'hui, plus rien ne résiste au deuxième meilleur buteur du championnat, à deux unités de l'énorme Cristiano Ronaldo (Manchester United). Pour preuve, Fernando Torres a réussi le tour de force de signer deux triplés d'affilée à Anfield face à Middlesbrough (3-2) et West Ham (4-0) les 23 février et le 5 mars derniers. Une première depuis Jack Balmer en 1946 ! A Liverpool, tout le monde est sous le charme. Evidemment.
Et Steven Gerrard complètement libéré. Devant la menace Torres, les adversaires sont obligés de reconsidérer leurs efforts défensifs et "Stevie G" en profite pour trouver des espaces. "Steven a maintenant la liberté qu'il avait comme ailier droit à ses débuts", assure un Rafael Benitez qui est ravi des performances de son attaquant : "Nous sommes vraiment heureux de son adaptation à la Premier League et on attend qu'il marque encore plus de buts. Vingt-six, c'est pas mal mais il peut faire encore plus et cherche à s'améliorer tous les jours." Rafa Benitez boit du petit lait en ce moment. Constamment critiqué en raison des performances une nouvelle fois décevantes de Liverpool en championnat, l'ancien entraîneur de Valence sait que l'on n'est pas près de lui reprocher d'avoir acheté Torres. L'été dernier, il avait le choix entre l'Espagnol et Michael Owen. La décision prise n'était pas la plus populaire. Mais assurément la meilleure.
source :
http://www.eurosport.fr/football/premiership/2007-2008/sport_sto1507720.shtml