Le 10 mai 1978 à Wembley, Liverpool conserve sans trop d’inquiétude la Coupe d’Europe, après avoir dominé Bruges (1-0). Kenny Dalglish, l’unique buteur de cette finale, devient définitivement le nouveau King de la Mersey.
Il y a eu l’ère Real Madrid, l’ère Inter Milan, l’ère Ajax, l’ère Bayern. La Coupe d’Europe des Clubs Champions entre désormais dans son ère Liverpool. Les Reds, champions d’Europe en titre, sont devenus ce qu’il se fait de mieux sur le vieux continent. On avait pourtant craint que le départ du King Keegan n’atténue cette puissance que dégage l’équipe de Bob Paisley. Mais celui-ci a trouvé un nouveau roi pour Anfield. Conseillé par son ami Jock Stein, il a fait venir du Celtic un jeune écossais blond comme l’or, Kenny Dalglish. Deux autres écossais sont venus renforcer l’équipe, le jeune défenseur Alan Hansen et, en janvier, le milieu de terrain moustachu Graeme Souness.
Pour la finale, Liverpool doit se passer de deux anciens. La girafe John Toshack a mit fin à sa carrière en cours de saison, définitivement éloigné des terrains par une blessure au pied. Et le semi-retraité Tommy Smith, que Paisley avait convaincu de remettre le couvert pour une saison supplémentaire, déclare forfait pour cette finale suite à un stupide accident... de jardinage.
L’adversaire des Reds est le Club Bruges, et c’est une drôle de coïncidence puisque après avoir remporté sa première Coupe UEFA et sa première Coupe des Champions face au même adversaire, Möenchengladbach, les Reds retrouvent pour leur deuxième finale de C1 le même adversaire que pour leur deuxième finale de C3. Inutile de préciser que Liverpool est archi-favori. A Wembley, il joue à domicile ou presque. 70.000 supporters, plus que ne pourrait en contenir Anfield, ont fait les quelques 350 kilomètres de déplacement entre Liverpool et Londres. Wembley est ainsi tout en rouge et les chants font vibrer la vieille enceinte. Les quelques belges qui ont fait le déplacement ont bien du mal à se faire entendre.
Ray Kennedy (avec la Coupe), Graeme Souness (big moustache) et Kenny Dalglish
Sur le terrain, les joueurs de Bruges sont arrivés tête basse, impressionnés par ce vacarme assourdissant. Il leur manque deux titulaires, tous deux blessés, et ont manifestement un moral de perdant. Leur entraîneur, l’Autrichien Ernst Happel, n’est guère plus optimiste sur les chances de son équipe et a forgé une formation des plus défensives pour contenir la vague rouge. De fait, Liverpool domine largement le début de match. Mais il peine à forcer la muraille belge qui élève le piège du hors-jeu au rang d’art. Les Reds n’ont ainsi que deux occasions en première période : un coup franc surpuissant de Jimmy Case que Birgen Jensen, le gardien danois de Bruges, détourne des deux poing. Puis juste avant la pause une attaque de David Fairclough enrayée par le gardien d’un courageux plongeon dans les pieds. En seconde période, Liverpool ne relâche pas son étreinte. Dalglish allume le feu, aussitôt imité par Terry Mc Dermott. Les Reds additionnent un nombre invraisemblable d’occasions toujours stoppées par la défense compacte des Belges.
Mais à l’heure de jeu, la délivrance arrive enfin. Graeme Souness tente un tir lointain repoussé par la defense belge. Dalglish a suivi. Il s’empare du ballon, transperce le rideau et attire le gardien sur son coté gauche. King Kenny glisse alors une petite merveille de tir croisé qui fait mouche. Explosion de joie à Wembley.
La suite du match, pour le spectateur neutre, devient considérablement ennuyeuse. Liverpool maîtrise tellement la rencontre qu’on l’imagine mal se faire remonter. Mais comme le foot est une chose sérieuse, il ne se lance pas à l’abordage de son adversaire, redoutant un contre qui leur gâcherait la soirée. D’ailleurs, à un quart d’heure de la fin, les Belges sont bien prêts d’égaliser sur une de leurs rares audaces, la frappe de l’attaquant Simoen etant repoussée sur la ligne par Phil Thompson.
On en restera donc là de cette finale qui n’aura jamais atteint les sommets de sa devancière. "Pour faire un bon match, il faut être deux", se justifie Bob Paisley. Liverpool a gagné, ce qui est bien l’essentiel. Emlyn Hughes, le capitaine heureux, déclare : "Nous sommes désormais plus grands que les Beatles". C’est également ce que doivent penser Graeme Souness et Kenny Dalglish, qui s’envolent pour l’Argentine avec l’ambition de remporter la Coupe du Monde avec l’équipe d’Ecosse.
kicknrush
Il y a eu l’ère Real Madrid, l’ère Inter Milan, l’ère Ajax, l’ère Bayern. La Coupe d’Europe des Clubs Champions entre désormais dans son ère Liverpool. Les Reds, champions d’Europe en titre, sont devenus ce qu’il se fait de mieux sur le vieux continent. On avait pourtant craint que le départ du King Keegan n’atténue cette puissance que dégage l’équipe de Bob Paisley. Mais celui-ci a trouvé un nouveau roi pour Anfield. Conseillé par son ami Jock Stein, il a fait venir du Celtic un jeune écossais blond comme l’or, Kenny Dalglish. Deux autres écossais sont venus renforcer l’équipe, le jeune défenseur Alan Hansen et, en janvier, le milieu de terrain moustachu Graeme Souness.
Pour la finale, Liverpool doit se passer de deux anciens. La girafe John Toshack a mit fin à sa carrière en cours de saison, définitivement éloigné des terrains par une blessure au pied. Et le semi-retraité Tommy Smith, que Paisley avait convaincu de remettre le couvert pour une saison supplémentaire, déclare forfait pour cette finale suite à un stupide accident... de jardinage.
L’adversaire des Reds est le Club Bruges, et c’est une drôle de coïncidence puisque après avoir remporté sa première Coupe UEFA et sa première Coupe des Champions face au même adversaire, Möenchengladbach, les Reds retrouvent pour leur deuxième finale de C1 le même adversaire que pour leur deuxième finale de C3. Inutile de préciser que Liverpool est archi-favori. A Wembley, il joue à domicile ou presque. 70.000 supporters, plus que ne pourrait en contenir Anfield, ont fait les quelques 350 kilomètres de déplacement entre Liverpool et Londres. Wembley est ainsi tout en rouge et les chants font vibrer la vieille enceinte. Les quelques belges qui ont fait le déplacement ont bien du mal à se faire entendre.
Ray Kennedy (avec la Coupe), Graeme Souness (big moustache) et Kenny Dalglish
Sur le terrain, les joueurs de Bruges sont arrivés tête basse, impressionnés par ce vacarme assourdissant. Il leur manque deux titulaires, tous deux blessés, et ont manifestement un moral de perdant. Leur entraîneur, l’Autrichien Ernst Happel, n’est guère plus optimiste sur les chances de son équipe et a forgé une formation des plus défensives pour contenir la vague rouge. De fait, Liverpool domine largement le début de match. Mais il peine à forcer la muraille belge qui élève le piège du hors-jeu au rang d’art. Les Reds n’ont ainsi que deux occasions en première période : un coup franc surpuissant de Jimmy Case que Birgen Jensen, le gardien danois de Bruges, détourne des deux poing. Puis juste avant la pause une attaque de David Fairclough enrayée par le gardien d’un courageux plongeon dans les pieds. En seconde période, Liverpool ne relâche pas son étreinte. Dalglish allume le feu, aussitôt imité par Terry Mc Dermott. Les Reds additionnent un nombre invraisemblable d’occasions toujours stoppées par la défense compacte des Belges.
Mais à l’heure de jeu, la délivrance arrive enfin. Graeme Souness tente un tir lointain repoussé par la defense belge. Dalglish a suivi. Il s’empare du ballon, transperce le rideau et attire le gardien sur son coté gauche. King Kenny glisse alors une petite merveille de tir croisé qui fait mouche. Explosion de joie à Wembley.
La suite du match, pour le spectateur neutre, devient considérablement ennuyeuse. Liverpool maîtrise tellement la rencontre qu’on l’imagine mal se faire remonter. Mais comme le foot est une chose sérieuse, il ne se lance pas à l’abordage de son adversaire, redoutant un contre qui leur gâcherait la soirée. D’ailleurs, à un quart d’heure de la fin, les Belges sont bien prêts d’égaliser sur une de leurs rares audaces, la frappe de l’attaquant Simoen etant repoussée sur la ligne par Phil Thompson.
On en restera donc là de cette finale qui n’aura jamais atteint les sommets de sa devancière. "Pour faire un bon match, il faut être deux", se justifie Bob Paisley. Liverpool a gagné, ce qui est bien l’essentiel. Emlyn Hughes, le capitaine heureux, déclare : "Nous sommes désormais plus grands que les Beatles". C’est également ce que doivent penser Graeme Souness et Kenny Dalglish, qui s’envolent pour l’Argentine avec l’ambition de remporter la Coupe du Monde avec l’équipe d’Ecosse.
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